La Berlinette, c'est le "bébé" de Jean Rédélé, l'aboutissement d'un rêve entamé en 1955 avec les premiers coaches sur base 4CV. La Berlinette bénéficie de tous les perfectionnements apportés aux différents modèles au cours du temps. On retrouve donc le châssis-poutre, le moteur de base Renault en porte à faux arrière, une carrosserie en fibre de verre-polyester scellée sur le châssis-poutre. Pour réduire le coût de la voiture, on fait appel à une banque de pièces provenant principalement de chez Renault mais aussi de chez Peugeot, Citroën, NSU... La Berlinette est un véritable puzzle...
PRESENTATION
La Berlinette A110 fut présentée fin 1962 au salon de Paris. Elle coïncide avec l'arrivée du nouveau quatre cylindres Renault à 5 paliers, ce dernier, plus long a nécessité le dessin d'un nouvel arrière pour pouvoir s'y loger. Ainsi naquit la Berlinette A110.
ORIGINE SPORTIVES
La singularité de la Berlinette A110 réside dans son concept. Une voiture de sport à peine aseptisée pour en faire une utilisation sur nos routes. L'opportunité offerte aux clients de l'époque - et même d'aujourd'hui- était formidable. Imaginez de nos jours, conduire une Maxi-Mégane. Il devint alors possible de passer du rêve à la réalité, de devenir un pilote. Et oui, la Berlinette a formé un foule innombrable de pilotes, a suscité des vocations et continue de briller de nos jours, quarante ans après sa première sortie.
UNE FORMATRICE DE CHAMPIONS
Tous les meilleurs pilotes ou autres personnalités françaises viennent de chez Alpine. Avant son accident chez Citroën, Jean-Luc Thérier dit "l'Acrobate" amenait la Berlinette aux couronnes mondiales, Jean-Pierre Nicolas, est maintenant directeur technique de Peugeot sport et s'occupe de la talentueuse Peugeot 206 WRC, Jean Todt que l'on voyait aux côtés de Gérard Larrousse en Berlinette est maintenant directeur technique de la scuderia Ferrari. La liste est tellement longue qu'elle nécessiterait un bottin, sachez tout de même que dans l'ombre, de talentueux pilotes se sont illustrés dans moult rallyes.
PAS DE CONCESSION
Quand on a une Berlinette, on ne recherche pas le confort, l'espace, le silence... Cet engin diabolique dont on ne soupçonne pas la hargne est capable de vous emmener à plus de 200 km/h. Mais là n'est pas son principal atout. Pour jouir de cette voiture, il faut vous insérer -à l'aide d'un chausse-pieds- dans le minuscule habitacle et caser vos jambes dans le tunnel. Vous avez l'impression d'une voiture-jouet, tout est minuscule, regroupé le plus près possible du pilote pour plus d'efficacité, le volant est lui aussi tout petit, tout est dévolu au pilotage.
MISE EN JAMBES
Mettez le contact. Un gros hurlement provient alors de l'arrière, ça y est le monstre respire, les vibrations vous arrivent jusqu'au bout des doigts, vous ressentez toutes les humeurs du quatre cylindres. La fibre dieppoise résonne telle un orchestre. L'envoûtement est total. Allez, on enclenche la première, la route n'attend que vous et vous n'attendez que ça. Ce petit moteur provenant de la série Renault à mangé du lion, toute sollicitation du pied droit est immédiatement satisfaite, la Berlinette bondit de virages en virages avec la même aisance. "Placez l'avant, l'arrière suivra", disait un essayeur comblé. Pour ce qui est de la tenue de route, elle tout bonnement incroyable, les virages -sur sol sec- vous enlèvent les tripes, les épingles à cheveux vous ravissent, on en redemande. Le moindre petit trajet devient une spéciale : "Tu vas chercher le pain? Non, je vais faire du rallye!" et de toute façon, où mettre la baguette?
EVOLUTION CONTINUE
En quinze années de carrière, la Berlinette a constamment évolué, principalement en réponse aux remarques des clients mais également parallèlement à la compétition. Ainsi, née avec seulement deux phares simples, la Berlinette est immortalisée par l'ajout en 1968 de deux longue portées supplémentaires, en plus de cette petite modification, on note que le diamètre des phares avant passe de 160 à 180 mm et le plexiglas qui les protège est fixé par trois vis et non plus une, les ailes sont élargies pour permettre le montage de jantes plus larges, l'étanchéité -un vain mot pour une Berlinette- est améliorée, les écopes de freins sont agrandies, les baguettes chromées latérales sont raccourcies... En 1973, les Berlinette évoluent techniquement, en effet, le célèbre train arrière à demi-arbres oscillants qui permettait de s'offrir les plus belles glissades qui soient laisse sa place aux sérieux triangles superposés de l'A310. Ainsi, le comportement de la voiture s'en trouve totalement transfiguré, la stabilité en ligne droite, notamment, s'en trouve considérablement améliorée. Mais les puristes n'apprécient pas cette modification qui selon eux, tue l'esprit de la voiture ce qui n'est pas totalement faux. En 1976, soit un an avant l'arrêt de la production de la Berlinette -en France-, Alpine sort la 1600 SX qui s'éloigne encore plus de la rutilante 1600 S, l'intérieur perd tout son charme, le moteur laisse quelques chevaux au passage et la carrosserie est déshabillée de toute fioriture. La 1600 SX a été assagie, transformée d'un coup de baguette -pas magique- en vieille retraitée.
ACHETER UNE ALPINE A110 BERLINETTE
Voici le genre de voitures pour lesquelles il est périlleux de donner une cote, comme il n'existe pas deux Berlinette identiques, il ne peut pas y avoir de cote universelle. Aussi, les chiffres que nous vous donnons sont là uniquement pour éclairer l'amateur mais ne doivent être en aucun cas pris pour transactions ou autres. On peut dire que pour un modèle en parfait état d'origine, la facture s'élève facilement à plus de 100 000 F pour atteindre très souvent les 200 000 F pour les plus belles autos. Les premiers prix se situent aux alentours de 40 000 FF mais sachez qu'à ce prix là, le travail consistera globalement à reconstruire une Berlinette...